Jusqu’au 12e siècle, l’abandon des bébés en Chine était une chose courante. La guerre permanente et la misère des paysans obligeaient les familles à se débarrasser des enfants qu’ils ne pouvaient nourrir.
Un bébé en trop était une bouche à nourrir. Face à la multiplication des abandons d’enfants, en 1138, la dynastie Song met en place, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une législation afin de protéger tous ces petits orphelins.
La législation sur la protection de l’enfance La législation impériale interdit en premier lieu l’abandon d’un bébé sur la voie publique. Elle décrète en parallèle la fondation, dans la capitale et les villes de province, d’hospices où les parents peuvent venir déposer leurs enfants. Ce sont les premiers orphelinats. En effet, si les parents peuvent à partir de cette date abandonner légalement leurs enfants, de l’autre côté, ceux qui souhaitent en adopter un, peuvent se rendre dans ces refuges. Liu Dongbin, patron des enfants (Illustration chinoise) C’est donc une véritable administration qui se met en place. Des bureaux de protection de l’enfance gèrent ces hospices et recrutent les nourrices auxquelles les enfants sont confiés. Cette administration a une autre tâche, considérée comme très importante en Chine : celle de relever la date de naissance de l’enfant. Cette date qui doit être précise est primordiale car la configuration astrale influe, selon la tradition chinoise, sur toute la destinée future. Un remède contre l’infanticide Cette législation a certainement remédié aux abandons dans la rue mais a surtout largement diminué l’infanticide. Dans le contexte troublé de l’époque, l’infanticide était courant et nullement sanctionné. Un bébé en trop était également synonyme de division du patrimoine déjà bien pauvre. Aux 12e et 13e siècle, la terre est rare en Chine et la population paysanne dominante. On constate d’ailleurs par rapport à des annotations de l’époque que les abandons augmentent les années de mauvaises récoltes. Enfant exposé sur les flots (gravure de l'ouvrage du père A.Kircher, 1667) Un auteur chinois note que les paysans les plus pauvres ne conservent que quatre fils et trois filles. Ceux qui naissent après sont tués à la naissance. Des enfants esclaves Les familles qui ne se résolvent pas à tuer les nouveau-nés placent ces enfants vers 3 ou 4 ans comme domestiques auprès de riches familles. Ils sont soient placés gratuitement, soit vendus. Mais, Ibn Battuta, un grand voyageur arabe, rapporte que ces enfants peuvent se mettre en vente eux-mêmes. Dans les milieux les plus pauvres, avoir une fille peut, paradoxalement représenter une chance. En effet, dans la capitale, Hangzhou, les concubines, dames de compagnie et cuisinières sont très recherchées. L'infanticide en Chine au 20e siècle Cette législation très innovante répond également à l’idéologie de la famille. La perpétuation du nom est omniprésente dans la culture chinoise. Il faut donc à une lignée une descendance nombreuse afin de ne pas risquer l’extinction du nom. N’oublions pas que la mortalité infantile à cette époque est très importante. Cette préoccupation majeure défavorise bien sûr les filles puisque seuls les garçons transmettent le nom de famille. Du point de vue des souverains, cela rend encore plus intolérable l’abandon des petits garçons. Un orphelinat chinois dans l'entre-deux-guerres Cette mesure est loin, bien sûr, d’avoir été appliquée à la lettre. Pour preuve, en 1950, la toute jeune République populaire de Chine, précise dans son article 13, qu’il est formellement interdit de noyer les nouveau-nés. Malheureusement, la Chine, faute de mesures appropriées, a connu une explosion démographique. Cette explosion a conduit à la politique de « l’enfant unique » qui a prévalu à partir de 1970. Malgré de sanctions allant jusqu’à 15 ans de réclusion, l’infanticide des fillettes a repris dans les années 1980. Cependant, il faut souligner que l’Occident ne mettra en place une législation pour la protection de l’enfance que sept siècles plus tard, sous la Révolution Française. Article trouvé sur : http://www.dinosoria.com/protection_enfance.htm
Un baquet d’eau est préparé quand une femme doit accoucher d’un enfant non désiré. L’expression commune est « baigner l’enfant » ce qui signifie le noyer.
Autant dire que la plupart de ces enfants travaillent gratuitement à vie.
Bien que cette mesure soit en réalité basée sur un sexisme évident, elle a eu le mérite de ralentir pour un temps les infanticides.
Mais, dans les campagnes, la valorisation du garçon s’est perpétuée. Les parents mettant au monde une fille avaient donc un sentiment d’injustice. Les infanticides se sont multipliés à partir de cette date. Les nouveau-nés de sexe féminin étaient noyés en grand nombre dès la naissance.
Devant cette véritable hémorragie, le gouvernement a assoupli la loi en autorisant les parents à avoir un deuxième enfant au cas où le premier est une fille.
On ne précise pas ce qu’il advient quand les deux premiers sont de sexe féminin ….